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Nous ... les Mecs
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19 juillet 2009

La peinture prend la tangente

Nous... les Mecs, on est comme ça :

On est des artistes. Pas du genre : on a les cheveux longs, on se laisse pousser les ongles (et aussi les poils des aisselles) car ça fait roots, on porte des pantalons en lin pas repassés, on a la cigarette pendante, et on vante les mérites d'un affolé tchèque qui fait des aquarelles avec son pipi, des sculptures avec son caca (et ses mouquilles), et que finalement, c'est très "développement durable". Nonononon. Nous, les Mecs, on est du genre "vrais" artistes. C'est à dire qu'on fait tout ce que je viens de citer plus haut, mais avec un soupçon d'ostentation. Ben oui ! Faut se la péter un minimum quand on est des artistes comme nous.

Alors, du coup, parfois, on prend un air suffisant. On est même prêt à regarder de haut ceux qui, banalement, font des métiers normaux ! Quelle ringardise que de gagner sa vie par une profession ordinaire. Ça nous fait pouffer de rire... hihihihihi. Nous préférons l'art à la manière, quitte à envisager les menus larcins. Sommes-nous marginaux ? Et bien oui. Et nous le revendiquons ! Car oui, nous avons l'oeil vif, l'oeil expert, l'oeil précis, l'oeil aiguisé, l'oeil yeuton. Tel le rapace qui détecte sa proie, nous, les Mecs, on détecte l'art.

Ne soit pas jalouse, toi, femme. Même si tu n'as pas ce talent, tu en as probablement d'autres ...(ndlr : le rédacteur pouffe tout seul derrière son écran.... et ce n'est pas très sympa). Ne soit pas jalouse de notre sensibilité artistique, de notre perception du beau, de notre sens de l'esthétisme. Après tout, sommes-nous jaloux de tes talents ? (ndlr : le rédacteur continue de pouffer et ce n'est vraiment pas très sympa).  Ben non. On n'est pas jaloux. Nous. Alors arrête hein ? Bon.

Et pour preuve que moi, sY, je fais bien partie de cette classe d'artistes élitistes talentueux, je vais te livrer, à toi lecteur, un exemple précis, preuve de mes écrits :

Ce soir, j'étais accompagné de ma très chère amie mI. Après une virée alcoolique dans un estaminet où ça sentait bon la bière chaude, le boudin noir, le welsh, où les bougies éclairaient à peine la petite pièce chaleureusement décorée, et où le tavernier nous contait une belle histoire des Flandres, nous prenions la route (ce qui, en soit, pouvait être considéré comme un vrai risque, au vu des 2 litres de bières goulûment descendus, accompagnés de trop de pâté, carbonnade, speculoos.... Koh Lanta du Nord !).

Alors qu'elle conduisait sagement sur la belle autoroute reliant Lille à la mer et sous la pluie battante du mois de juillet avec une certaine fierté d'y arriver malgré ses 3 grammes, mon sens artistique se mit en éveil. Mon instinct me rattrapa (il eu pas trop de mal ce soir, vu mon état). C'est comme si mon corps tout entier venait de sentir au plus profond de la nuit, cette sensation dingue que quelque chose était en train de se passer. Là, sous mes yeux d'artiste. Les 2 (yeux). Alors fièrement, je bombai le torse, pris un air légèrement distant et lui dis brutalement :

"As-tu remarqué combien la peinture de cette chaussée est peu visible ?"

Et oui. En effet. La peinture de la chaussée était peu visible. Et l'homme que je suis l'avais remarqué, avec toute la sensibilité qui me caractérise, toute ma pertinence, toute ma performance oculaire. L'art ne me quitte plus, et je ne le quitte plus. Cette ligne peinte en blanc, rectiligne au possible, était tout simplement ... maussade. Et je l'ai remarqué illico. Alors qu'elle aurait tant mérité une belle couleur blanche bien vive, lui donnant toute son identité, et son utilité (par la même occaz !). Il est des injustices sur cette planète. En voilà une flagrante : comment peut-on laisser une ligne blanche non-blanche. A-t-on pensé aux regards des autres lignes plus blanches ? A-t-on songé aux moqueries auxquelles cette ligne doit faire face. Et bien moi, avec ma sensibilité d'artiste, je pense que non.

Car en ce bas monde, il n'y a plus guère de monde assez sensible pour remarquer cela. Et je suis fier, moi, sY, d'être de ceux qui le voient. Qui le sentent, qui le vivent. Je me battrais pour l'art, et contre les injustices, comme je l'ai toujours fait. Vive la France, vive l'Art, vive la République.

sY ..... qui prépare son pinceau n°28, sa boîte de peinture acrylique, sa combinaison, et s'apprête à aller la peindre lui-même, cette pauvre ligne pas-blanche (noooon j'ai pas trop bu ... c'est pas vrai). Heureusement qu'il reste des artistes pour les causes perdues (poil au cul..... nooon j'ai pas buuuuuu).

 

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Commentaires
S
pas de reponse.... moi je suis du nord!l'autoroute Lille/Dunquerke ...la plage de Gravelines..
S
tres drole!<br /> Serais tu du ch'nord?<br /> poil au corps (j'ai pas bu non plus!)
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