De one, de two et de three ...
Nous... les Mecs, on est comme ça :
On se choque. Enfin, je veux dire : "On est susceptible, du fait d'évènements hors du commun ou peu banals, d'être particulièrement mais bien ponctuellement choqué". Bon. Et non pas : "Que nous nous entrechoquons !" Non. Car, bien que les 3 premiers mots de ce billet puissent le faire penser, Nous, les Mecs, nous ne sommes pas adeptes de l'entrechoc. Non. Si je te l'dis, tu peux quand même bien m'croire hein. Bon. Donc, "non aux entrechocs", par contre, "oui à la choque-attitude". Bon.
Donc il y a quelques jours de cela (dis-je en prenant le ton du narrateur de circonstance), je roulais à une vitesse improbable raisonnable sur l'autoroute me menant à la capitale (de la France), laissant mes oreilles s'abreuver du ton grave de France Inter. Une période de Blues comme une autre. La voix laconique du présentateur déglutissait tous les malheurs de la planète, entre criiiiizzzz, griiipppp, suiciiiiid, iiiiran ... enfin, à croire qu'on allait bientôt devoir bannir le "i" de notre langue tellement cette foutue lettre devenait déprimante. Quand au retour de la pause café, j'entends cette brève, qui me fit tant rire :
Le jour même (qu'on appellera J, pour les initiés du blog), un jeune homme vivant aux Etats-Unis venait de recevoir une lourde peine, par faute "d'avoir ébloui les pilotes de plusieurs avions de ligne, avec son laser rouge de poche qu'il prenait soin d'orienter vers la cabine". Mouahahahahaha. Donc, je t'explique lecteur :
Joss, cet américain un poil grassouillet, qui perdait ses soirées entre pizzas et bières (bravo les clichés), s'est un jour demandé : "Mais pourquoi que j'irai pas foutre mon laser pizza-hut (gagné au bout de 10 lamentables pizza) dans les yeux du pilote ? Hein ? Pourquoi ?"
Joss s'est donc vu vêtir son treillis, prendre son sac à dos de scout, se peindre les pommettes avec du kaki, chausser un bob noir, et dans la nuit tombante, à garer sa vieille Pontiac à la clôture de l'aéroport. Et là, Joss, il a attendu 3 heures avant qu'un pauvre avion daigne démarrer dans son axe. 3 longues heures. Et biiiim, pile au moment où l'avion s'approche, biiim, Joss, il tire la langue (pour mieux viser) et biiiim, il appuie sur le petit bouton du laser, qui se met à scintiller péniblement dans le noir, et atteint avec peine la carlingue du gros bazar. D'un rictus, il balaye le cocpit avec son faisceau, espérant attraper l'oeil gauche du pilote, le droit du co-pilote, et la narine du stewart... Ce qu'il parvint à faire avec succès.
L'avion le survole, le dépasse, et Joss est fier. Fier d'avoir empêché la Terre de tourner, quelques millièmes de seconde. Alors pour se féliciter, il attrape son sac de scout, il sort un grany, et il le mange, adossé à la clôture haute sécurité.
M'enfin, qu'on me prenne pas pour un con quand même : que Joss soit le mec le plus doué de la planète, ou le plus malchanceux, à moi, sY, on me fera pas croire que le laser... ben il a percuté la cornée du pilote. Ca non. Je dis non.
J'ai ris, jaune un peu, puis changé de station, car finalement, même sur France Inter, ils nous prennent pour des cons.
sY ... à qui cette histoire lui rappelle vaguement "l'histoire d'un pote qui vise des bouches à merde, avec son laser, lors des soirées barbecue".